Un jour j’ai eu trente ans et j’ai décidé que  la vraie vie allait commencer. Malheureusement, j’ai cherché partout et je n’ai trouvé aucune définition à « grossecrisedelatrentaine » alors j’ai choisi de comprendre et d’analyser ce cataclysme existentiel à ma façon : en l’affrontant. Comme je suis une personne très profonde j’ai d’abord eu la géniale idée d’occulter cela en achetant une nouvelle paire d’escarpin hors de prix. Puis j’ai pensé relooker mon appart… Non trop compliqué il aurait fallu que je le looke d abord une première fois! Puis je me suis dit: « Quitte à faire une crise existentielle autant  faire une crise capillaire ». Première option: me raser la tête comme Demi ou Britney. C’est très cool et très wild, j’aurai été la première infirmière de l’histoire vraiment « badass » mais  niveau sexyness on  fait mieux.  Deuxième option : tenter la chevelure « mauve façon petit poney »…Non trop peur de ressembler à Kelly Osbourne, même si je dois avouer qu’être la fille d’Ozzy aurait pu me plaire.

J’ai senti qu’il y’avait un truc plus profond à faire : voyager. Alors, comment on passe d’une envie irrépressible de shopping à une envie profonde d’aventure? Je ne sais pas et je ne veux pas le savoir. L’être humain est comme ça, léger et profond. Mon voyage n’était pas  une fuite ou une errance. Il était l’inverse. C’était une volonté d’affronter la vie, la vraie, dans ce qu’elle a de plus brut et de plus intense.

 Pour faire bref,il y’a quelques mois, j’ai tout quitté (appart, travail, chaussures adorées, sac à mains vénérés, vie parisienne trépidante) pour partir un peu plus de trois mois en Asie du Sud Est. Je sens déjà le lecteur cynique et désabusé se dire : « Encore une qui se pense drôle, spirituelle et originale ». Oui je sais, je suis un cliché ambulant symptomatique de notre société contemporaine… mais je le vis bien.

Depuis la fin des années soixante la jeunesse occidentale voyage. Pour diverses raisons que j’espere pouvoir aborder au travers de ce blog. Cet « exode » ou « cette ruée vers l’ailleurs » n’a fait que s’amplifier ces dernières années. Je crois que la jeunesse n’a jamais autant voyager. Parodaxelement, on connait tout de notre planète. Chaque recoins a été exploré, l’esprit  d’aventure et d’exploration est donc un peu faussé et galvaudé. J’ai l impression que le voyage est devenu  le rite de passage qui fait défaut à nos sociétés contemporaines.Tout a été dit et écrit sur le voyage ce blog ne fera pas mieux. Je me suis longtemps interrogé sur la légitimité de ma démarche. J’ai hésité, tergiverser, puis je me suis dit tanpis : « on ne vit qu’une fois. » Ne pas réaliser ce blog aurait été contraire à ma nouvelle philosophie de vie. Mon voyage  serait inachevé et inaccompli si je ne faisais pas vivre ce projet.

 Pourquoi ce titre : Affranchie ? Car pour moi le voyage est un affranchissement multiple.Voyager m’a affranchi et rendu libre. J’aime le symbole et le sens de ce titre.  Voyager est un accomplissement humain total. On sait tous qu’avant d’être libre et affranchi l’esclave est esclave. Il ne s’appartient pas , il est l’objet d’un maître, l’outil d’une société et le socle non reconnu d’un système. Il déshumanisé. La seule condition humaine pire qu’esclave c’est être femme esclave. Je ne compare pas notre condition à celle d’un esclave. C’est juste que le voyage rend à l’individu cette sensation de liberté et d’appartenance à soi même que la société lui vole parfois.

A travers ce blog , j’ai vraiment envie de partager une « culture d’aventure et de liberté ». Le voyage est un concept et une inspiration infini. J’espère pouvoir proposer au lecteur qui s’est égaré sur cette page un « Underground voyage ». J’aimerais que ce blog soit un espace permettant de discuter artistes,  livres et films ayant pour thématique commune le voyage. Je souhaite parler de l’aventure avec profondeur et vérité.

Bon voyage,

Marine