Mademoiselle n’existe plus. Elle était une dame en devenir. Bien plus qu’un précis administratif, elle était latente. Chrysalidaire. Elle était une fille. Une femme pas encore mariée, pas encore devenue propriété privée. Il n’y avait pas d’équivalent masculin. Comme si elle n’était pas entièrement aboutie. Femme en perpétuelle transition. Besoin d’un autre pour lui donner une identité pour la vie.

Créature incomplète, identité transformable.
Comme un troisième genre. La désignation est symbolique. Les messieurs n’avaient ni étape transitoire, ni chrysalide. Ils naissaient et mourraient identiques. La femme était un territoire à conquérir sur lequel on devait poser un nouveau nom. Une identité modulable et interchangeable.
Mademoiselle avait deux choix, deux chemins de vies possibles. Se marier être convenable, conforme. Prendre le titre de madame. C’était joli, ça faisait rêver les petites filles. Reine d’un jour avec une couronne sans pouvoir. Elle s’était exercée sur ses cahiers d’enfants, accoler son prénom à celui d’un potentiel époux. C’était valorisant, elle se sentait spéciale. De toute façon, rien d’ extraordinaire ne lui arriverait. La demoiselle pouvait s’échapper, refuser cette vie. Elle adoptait alors le titre de vieille fille. La dénomination qui faisait frémir. Comme un fruit fletri que l’on n’a pas croqué. Évidemment la vieille fille avait une histoire sordide. Forcément, quelque chose avait mal tourné. Un fiancé mort à la guerre. Un cœur brisé jamais rafistolé. Un amoureux avait choisi une autre reine. Trop moche ou pas assez docile. C’était ce qui pouvait se passer de pire dans la vie d’une femme. Le contre exemple. Elle alimentait les ragots du village. Plus loin dans le temps c’était une sorcière. L’indépendance d’une femme était un contre destin… Elle doit toujours se fondre dans un nom, un lieu. Rien ne lui appartenait vraiment pas meme ses enfants. Portée par son corps mais portant le nom d’un autre. Son corps était un bien foncier. Les dénominations changent le conservatisme reste. Aujourd’hui la féministe effraie. Celle que l’on dit en colère contre les hommes alors qu’en réalité elle souhaite une société meilleur pour ses sœurs.
Au Mexique on dit « Señorita » à toutes les femmes. Même les grand-mères… 🙂
Question d’habitude…
A +
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Oui, je crois que senorita veut dire mademoiselle ? Je pense que cela doit être culturel😊
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Oui, ça veut dire mademoiselle. (Pardon, j’aurais dû le préciser) Et c’est totalement culturel. Seulement au Mexique, pas dans d’autres pays d’Amérique Latine…
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Oui je pense que c’est propre à chaque pays 😊
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Merci pour cet article 🙂 Entièrement d’accord avec vous!
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Oh merci ça fait chaud au cœur tellement rare les retours positifs sur ce sujet 😍
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Toll !!!>>>>((*L*))
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une nouvelle loi ?? … dommage !!! … mais ça renforce l’égalité homme – femme …
je sais que chez les anglo saxons, les artistes célèbres féminines sont toutes appelées « Miss » (« Mademoiselle ») même si elles sont mariées avec enfants et que leur jeunesse est passée depuis longtemps
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Ça doit être une petite particularité britannique… Mais je crois que la façon de dire les choses et comment on les nomme est très importante.
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pour les stars américaines aussi … c’est une marque de respect
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Ah je ne savais pas du tout… Chaque pays ces petites particularités
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La vue d’une demoiselle, cela m’a inspiré un poéme…
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c’est vrai qu’en français, le damoiseau a mal vieilli, et je ne crois que Mondamoiseau ait jamais été très usité 🙂
Cela dit, le mon/ma qui précède sieur ou dame est tout de même assez propriétaire 😦
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Oui, je suis d’accord y’a un côté je m’approprie la personne
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En fait, c’est sans doute l’inverse à l’origine : vous êtes ma dame/mon sieur = vous êtes ma/mon suzerain.e = je suis votre vassal, votre inférieur.
mais depuis qu’on a quitté le système féodal (parait-il !), le sens est devenu plus possessif !
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C’est vrai c’est une remarque très intéressante,😊
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