Nous créons tant de mythes, de mystifications autour du voyage. J’ai juste envie aujourd’hui de déboulonner et faire tomber quelques statues. On idéalise tellement le voyage, moi la premiere, que l’on se ment à soi meme. Comme pour maintenir un mythe en vie. On conserve ainsi une image intacte du voyage mais des souvenirs et sensations fausses.

Evidemment, partir est merveilleux. Je le répéte constamment sur ce blog : Voyager transforme. On a une chance folle de pouvoir posseder cette liberté (On nous le rèpète assez souvent d’ailleurs). J’ai conscience d’idéaliser le voyage et d’attendre bien trop souvent ma prochaine destination. Récemment je me suis questionnée sur l’impact que pouvait avoir cet idéal. Suis je une vendeuse de rève? Il y’ a deux ans quasiment jour pour jour j’avais tout quitté, pour entreprendre mon plus beau et plus long voyage. Les trois mois de ma vie qui ont tout changé. J’étais nostalgique, happée par les souvenirs.

Ce qui me manque par dessus tout c’est la liberté. Je me sentais légère et forte. En essayant de comprendre où était partie cette liberté. J’ai essayé de regarder ce voyage droit dans les yeux. Objectivement, est ce que tout avait été si bien? Ai-je inconsciemment occulté certains moments pour fabriquer une utopie voyageuse?

Tout n’a pas été parfait mais chaques moments a eu son role, meme les instants les plus durs. L’on refoule parfois inconsciement les facettes plus sombres . L’on met de coté les aspects négatifs, les sentiments plus complexes et contrastés. On les garde en soi, on les refoule le plus loin possible pour ne garder que les sensations agréables. On peut alors réciter un discours plaqué et réducteur. Inutile de le recopier ici vous le connaissez tous.   Pourquoi ne jamais mentionner les ratés des nos périples?

Nos escapades ont leurs propres tabous : Les ressentis , les choses pas vraiment glorieuses, les choses pas belles dont on ne peut pas se liberer car l’on n’en parle jamais. Ce sont mes non dits mais aussi peut etre un peu les votres. C’est étrange de le dire mais cela demande un certain courage. Je sais d’avance que certains ne partageront pas mon avis. Je sais aussi que ce texte ne plaira pas forcément à tous. Mais vous n’en avez pas marre de cet image édulcorée, lisse et sirupeuse du voyage?

Mythe numéro 1: Partir à la découverte d’autres cultures.

Je vous présente la phrase la plus agacante de la terre, une vielle relique du colonialisme. Cette phrase vous l’entendrait dans chaque bar un peu branché de la capitale, dans chaque émission pseudo dévouverte : « ils sont tellement gentils, ils n’ont rien mais il donnent tout ». Evidemment « ils » se sont « les locaux » « les autres », les thailandais, les péruviens, les birmans, les sénégalais… « les gentils qui n’ont rien mais qui donnent tout » ce ne sont pas les français, les suédois et surement pas les américains. Ce sont de préférences des « gentils » des anciennes colonies. On a parfois honte de ce qu’ont fait nos pays aux leurs. On voudrait meme parfois s’excuser aux nom des notres. Je me souviens d’un chauffeur de taxi cambodgien qui en apprenant que j’étais francaise m’a dit : » ton pays a colonisé le mien, c’est du passé. Le problème c’est que les allemands, les américains ont rendu les oeuvres d’art khmers mais vous les francais vous nous avez rien rendu. jamais ». Je ne savais meme pas quoi répondre, je ne suis pas responsable de ce qu’a fait mon pays au sien mais quand meme la petite pointe de culpabilité pointe le bout de son nez. On ne sait d’ailleurs pas trop quoi faire de ce sentiment.

Je raconte cette anecdote aussi pour amener un sujet dont on ne parle jamais : le lien entre voyage et  néocolonialisme. C’est dérengeant, c’est vrai. Lorsque l’on voyage nos intentions sont louables et belles. Nous ne sommes pas des colons. Nous ne pillons pas. Individuellement non, mais collectivement nous avons un impact. Nous avons modifié, l’écosystème, le rapport à l’argent, l’économie. Moi cela me gène et me questionne.

On veut de belles rencontres avec les fameux « gentils locaux ». On veut de l’échange, du pur, de l’authentique, un lien non galvaudé par la civilisation occidentale qui elle est forcément fausse et destructrice. On pense à Rousseau, Voltaire, Diderot & co et l’on se dit que le « mythe du bon sauvage » est tenace. En réalité, hommes et femmes sont les mêmes tout autour du globe. Toutes formes de relations peut s’instaurer. Vous ferez de belles et de mauvaises rencontres.

Les sentiments  que l’on peut ressentir vis à vis de ces fameux « gentils qui n’ont rien mais qui donnent tout » sont complexes. On recherche en voyageant quelque chose de simple et d’essentiel que l’on pense avoir perdu. On s’imagine que l’on va trouver ce « quelque chose » ailleurs au contact de gens qui vivent plus simplement. J’ai souvent pensé, qu’eux, ils échangeraient volontier leurs vies contre les notres. Je me suis souvent demandée ce que pouvait penser un paysan de la Birmanie profonde lorsqu’il voit debarquer dans son village sans eau ni electricité des trekkers en quete d’authentitcité. Je voyage aussi pour rechercher cette fameuse chose essentielle.  Je dois me l’avouer il y’a quelque chose d’indécent. Je me suis souvent déculpabilisée en essayant d’avoir le moins d’impact négatif et me faire la plus discrete possible. C’est un rapport humain trés complexe. Il faut etre capable de nombreuses remises en question.

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Mythe numéro 2: Les réseaux sociaux un vrai partage?

Vous n’etes pas lassés de ces couchers de soleil sur Instagram? On devrait boycotter ces snaps creux et sans profondeur dont on est matraqué. J’enfonce peut etre une porte ouverte mais on a le droit de se questionner sur l’impact des réseaux sociaux concernant le voyage.

Un jour je vais faire une overdose. Une énorme overdose de barbies voyageuses instagrameuses. Evidemment, nous françaises cela ne nous touchent pas. Nos comptes sont propres. Nous sommes trop humbles, trop profondes pour oser parader en bikini sur instagram. Ce phénomene touche seulement les americaines ( les californiennes pas celles du Midwest, la fille du Wisconsin ne fait rever personne!). Je me demande vraiment quelle est la nécessité de faire apparaite un décoletté à coté du taj mahal? Je le concède elles sont belles, sentent bon le sable chaud, les cheuveux wavy… Comme petite légende on pourrait presque lire :   » je partage cette magnifique photo de moi meme, dans un endroit de rève car je suis trop belle. Passez une bonne journée dans vos bureaux open space. » On ne sait plus si l’on regarde le compte d’une voyageuse ou un défilé de Victoria Secret.

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De mon coté j’ai trop mangé de Pad thai en thailande pour montrer autre chose que mon visage. Les réseaux sociaux sont un mirroir déformant d’une incroyable superficialité. Je sais que je n’échappe pas à cette règle. J’ai bien conscience parfois de ne livrer qu’une parcelle de réalité.

Voyager c’est le contraire de tout ca. Les réseaux sociaux ne reflètent en rien la réalité du voyage. Ce sont des bribes de voyages sélectionnées pour vendre du rêve. Les réseaux sociaux servent à cela, vendre du rêve et du « produit voyage ». Le plus triste c’est ce terrible constat: moins l’on voyage plus l’on passe du temps sur les réseaux sociaux à regarder les photos des autres. Ils s’évadent par procuration. Les meilleurs lecteurs de récits de voyages, les plus enthousiastes sont ceux qui ne peuvent pas voyager, ceux qui sont bloqués dans une vie ou dans un système de pensée. J’espère ne jamais créer de frustrations mais plutôt une impulsion.  On ne sait jamais ce qu’il y’a au delà  de cette image filtrée trop saturé.

Mythe numéro 3: voyageurs anticonsommateurs ?

Voyager est entré dans le temple de la consommation. On consomme des destinations. On a fait tel pays. On les compte. On impressionne avec nos destinations lointaines. Il faut avoir fait l’Europe de l’Est avant ses trente ans, un whv avant ses 35ans. Celui qui ne voyage pas car sa vie ne lui permet pas peut se sentir exclu. On devrait voyager juste pour le plaisir pas pour le « bling bling travel ». On connait tous quelqu’un d’un peu comme ça, qui compte les pays, les villes, les aeroports…

On a tout quitté pour etre libre, parceque l’on se sentait différent, on arrivait pas à rentrer dans le moule. En réalité on a juste quitter un moule pour un autre. J’ai rencontré tellement de voyageurs qui eux aussi avaient tout quitté. Finalement, nous avons crée un autre système tout aussi conformiste mais plus subtil. On ne le perçoit pas car il est fair sur mesure.

J’ai crée ce blog pour de nombreuses raisons. L’une d’entre elle était de dire « si je voyage vous pouvez le faire ». Mon intention n’était pas d’afficher un mode vie inaccessible.

Mythe numéro 4: Le voyageur sans peur et sans reproche.

Les recits de voyages, les grands auteurs  ont crée le mythe du voyageur héroique. Un héros , vivant des choses difficiles mais qu’il finit toujours par surmonter. En réalité le voyageur est bien souvent un anti héros. Il a souvent peur et souvent mal mais il n’en parle jamais.

L’on recherche le spéctaculaire, le merveilleux, l’aventure. Alors l’on ne raconte jamais les déceptions, le misérable, l’ennui. Le voyage procrure un tel sentiment de bien etre et de liberté que tout sentiment négatif doit disparaitre automatiquement.
Comme si ils n’avaient pas leurs places en voyage. Je crois que nous avons crée nous meme cette mystification, comme un mensonge à soi.

En réalité qui ne s’est jamais senti mal ? Qui n’a jamais ressenti un profond décalage? Qui n’a jamais été rattrapé par ses propres problèmes? Qui n’a jamais été décu ou frustré? Qui n’ a jamais connu de grosses galères  tellement pesantes qu’elles gachent le plaisir de découvrir.

Ce ne sont pas des choses que l’on raconte. Peu de recits évoquent les moments difficiles, les doutes.

Mythe numéro 5: le voyageur est solitaire.

Nos tribulations ont un impact. Le voyageur n’est pas le seul concerné. La culpabilité on en parle? Elle prend de nombreuses formes. Quoiqu’on en pense le voyage exige une certaine forme d’individualisme, un égo sain. L’on s’est sorti seul de situations complexes. On a appri à ne compter que sur soi et à faire passer ses instincts et envies en premier. Cela concerne peut être plus les voyageurs solos, ceux qui ont passé du temps seul car ils en avaient besoin. L’on a appris à s’ecouter en voyageant, cela peut parfois devenir difficile de suivre les envies d’un autre car l’on a changé.

Le pire c’est de laisser derrière soi des gens qu’on aime, passer à coté de moments de vies. Ce n’est pas comme si déhambuler était une obligation, c’est un choix. On prend cette route en connaissance de cause. Toutes décisions impliquent sacrifices et renoncements. Lorsque l’on part on impose aux proches son absence. On laisse son ombre. Laisser à l’autre des parcelles de soi est terrible. Loin de moi l’idée de rajouter de la culpabilité à la culpabilité. Simplement il faut etre lucide on culpabilise tous. Quel voyageur ne s’est jamais senti égoiste? C’est un égoisme légitime mais difficile de se pardonner. Comme si voyager exigeait un sacrifice : Ne pas etre present à certains anniversaires, etre parfois oublié.

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Parfois il est difficile de maintenir un lien avec les autres, on est moins présent dans le quotidien, moins présent dans les moments difficiles. On vit complètement autre chose. C’est parfois difficile de communiquer ce que l’on vit, de partager les changements.

Le manque de l’autre. La solitude engendrée, que meme les plus belles rencontres ne comblent jamais. Avoir toujours dans un coin de la tete ces personnes qui nous manquent.

Mythe numéro 6 : De déouvertes en découvertes?

 

L’habituation au merveilleux est terrible. On voyage pour vivre des émotions fortes et quitter une routine oppressante : On veut vivre vraiment, voir des choses incroyables. On est enfin loin de tout, on a enfin accés à ce que l’on souhaitait le plus et paradoxalement une nouvelle forme de routine nait. Chaque jour est dédié à la découverte. L’aventure devient quotidienne et l’on s’habitue au merveilleux.

Parfois on veut tellement quelque chose et puis quand on l’a… Atteindre un vieux reve amene des émotions plus complexes qu’il n’y parait. On met juste du temps à réaliser ou l’on est, ce que l’on a vécu. C’est trop d’un coup et un sentiment de déréalisation peut apparaitre.

Trop de liberté tue la liberté. Trop de voyages tue le voyage. Comme un enfant gaté pourri on oublie qu’on est le chanceux d’autrui. Apres plusieurs mois sur les routes, moins de choses peuvent nous surprendre. Je ne sais pas comment appeler ce sentiment proche de la lassitude et de la desillusion. Cette capacité d’émerveillement se perd trés vite. Il en faut beaucoup pour s’enthousiasmer et etre époustoufler. L’extraordinaire devient ordinaire. Peut etre est ce un passage nécessaire pour réellement accéder à l’essentiel d’un pays et oublier les sites touristiques et vouloir se perdre dans les petites rues, passer du temps hors des sentiers battus et se laisser surprendre à nouveau. L’etre humain s’adapte à tout au pire et au meilleur.

 

Voila, un texte que j’ai adoré écrire car peu conventionnel. Totalement à l’opposé de mon discours habituel.

Je serais curieuse, à présent, de lire vos impressions et surtout vos ratés, vos ressentis et vos désillusions. Si jamais ces émotions négatives ne sont pas passées par vous je serais curieuse de savoir pour quelles raisons et connaitre vos recettes secretes!!

 

 

66 Comments

  1. Je te rejoins totalement sur les « barbies voyageuses instagrameuses » .. fou ce narcissisme quand même. Moi tu m’as fais sourire parce que j’ai entendu pleins de fois ce « Ils sont gentils ».. ou le mythe du bon sauvage.. c’est très vrai. Merci pour ce beau partage 🙂

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  2. J’ai voyagé avant les réseaux sociaux et les appareils numériques, le regard était différent et ça aide à le garder… J’ai pu rencontrer des locaux dans mes voyages professionnels, beaucoup moins dans mes voyages privés ..;
    ps: je crois bien que tu as deux mythes n° 5

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  3. moi je me souviens d’un voyage organisé en Espagne avec ma mère et mon frère en vacances de Pâques où il a plu tous les jours, presque toutes les excursions ont été annulées !! 😦

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  4. Bonsoir Marine,

    Merci infiniment pour cet article, criant de vérités, sincère et authentique et qui lève bon nombre de tabous. Quelque part, ça fait écho à mon propre blog que j’avais lancé au mois d’octobre. Du malaise que je ressens depuis quelques temps et ma difficulté de poursuivre ce projet et d’écrire sur le thème des voyages…

    Tu as réussi à exprimer tout ce malaise que je n’arrivais pas à dire… Peut-être parce que je me mentais à moi-même et parce que je ne voulais voir que les bons côtés de mes voyages.
    Souvent, on ne parle pas (ou très peu) des situations difficiles qu’on peut rencontrer aux cours d’un voyage. Ces décalages, malaises, moments difficiles.

    Quand je parle de mes racines balkaniques, je parle beaucoup de la beauté des paysages, de la richesse de sa faune et sa flore. Mais j’occulte un certain nombre de choses, que je vois pourtant chaque année et/ou que je lis dans la presse locale. Les tensions géopolitiques et ethniques, la nature polluée par l’incivilité des gens, le contexte économique qui poussent les jeunes à s’expatrier. Les idées reçues que je me prends en écoutant mes cousins, qui croyaient que ma vie en France était bien plus meilleure que la leur. Et en s’expatriant, ils ont découvert que l’herbe n’est pas aussi verte chez moi.

    Parfois, tu crois avoir échappé aux soucis, le temps d’un voyage… Mais ils finissent toujours par s’inviter. Mes peines m’ont rattrapé, même couché sur un transat, à contempler la lune et les étoiles sur une plage déserte des îles Canaries, en pleine nuit.

    Un soir, je me rappelle avoir terriblement souffert… À un tel point que j’ai déserté l’animation du club de vacances parce que je peinais à m’amuser et à trouver ma place. Je me suis senti complètement exclu… De trop…

    …Et tout est parti d’une situation complètement anodine. Je quitte un instant ma table pour commander un verre… En retournant m’asseoir, je me fais déloger par une famille qui s’installe tranquillement. Plus aucune place où s’asseoir. Et c’est arrivé assez fréquemment lors de mon séjour. Ça m’a bouffé de l’intérieur car j’attendais beaucoup de ce premier voyage en solo. Limite je culpabilisais d’avoir fait ce voyage. Ce matin-là, j’ai craqué et pleuré dans ma chambre d’hôtel. Je n’oublierai jamais ce moment…

    À mon sens, aucune photo, aucun article ne peut vraiment retranscrire mes émotions, ce que je peux ressentir au plus profond de moi à un moment de mon voyage. Il y a des instants de voyage que je préfère garder pour moi, par pudeur… Les instant les plus vrais et authentiques d’un voyage, son ceux qu’on ne montre pas et immortalise pas. C’est juste quelque part, au fond de son cœur.

    Je préfère considérer chaque voyage comme une initiation, une expérience unique sur le plan personnel… Mais pas comme une façon de prouver un quelconque bonheur ou une profonde ouverture d’esprit. Un voyage en solo, c’est un moyen pour moi d’être seul, face à soi-même, de se retrouver et se poser. Les photos et bibelots sont des souvenirs… Mais le plus important dans un voyage, c’est ce qui se passe à l’intérieur de soi.

    Merci encore pour cet article et désolé pour ce commentaire un peu long, mais que j’ai pris plaisir à rédiger.

    Je te souhaite une bonne continuation et d’excellentes expériences à venir.

    Bien à toi.

    Ermin

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    1. j’ai pris le temps de lire ton post, je suis contente si cela t’as permis de livrer quelque chose de difficile pour toi… je t’encourage pour ecrire ce genre de post plus fréquemment je pense que beaucoup de gens s’y retrouveront…

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  5. Ce que tu écris est passionnant ! Toutes les subtilités de la vie ! J’ai parfois ressentis des choses négatives lorsqu’un voyage ne se passait pas comme prévu. Trop d’attente peut-être. Mais qu’est ce que j’aime l’attente et le rêve du voyage ! Ça fait partie intégrante du voyage pour moi ! Merci de soulever ces questions.

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    1. merci pour ce gentil commentaire!! tu es trop gentille!! j’ai pensé à beaucoup d autres thématiques, ce post aurait été trop long… mais c ‘est vrai que c ‘est compliqué d écrire quelque chose de négatif sur le voyage!!

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  6. Merci d’avoir osé publier cet article et parler à coeur ouvert de toutes ces pensées que je suis sûre, tout le monde a déjà eu sans oser l’avouer ou se l’avouer… Comme toi, je m’interroge en permanence, je prépare un voyage d’un an et demi, et je ne compte plus les moments où je me suis dit : mais dans le fond, pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu infliges à tes proches la peine de ne pas te voir pendant 1 an et demi ? Pourquoi tu les abandonnes et risque de rater un anniversaire, une naissance, un mariage ? Et puis, pourquoi arriver avec ta gueule enfarinée d’européenne au milieu de pays et de personnes qui n’auront jamais le même niveau de vie que toi ? Est-ce que ce n’est pas complètement hypocrite de débarquer pour une semaine dans un pays, vivre « à la dur » (se laver à l’eau froide et dormir sur un matelas dur quoi) alors que l’on sait que la semaine d’après on sera bien au chaud chez soi ? Et que jamais on ne comprendras la vie de gens pour qui ça a toujours été comme ça ? On loue souvent la capacité des gens plus modestes à être tout de même heureux, voire plus que nous avec nos soucis de riches, à être généreux etc… Mais bon sang, c’est pas pour autant qu’on serait prêt à partager notre superbe baignoire toute blanche avec eux pour plus de quelques jours..

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  7. Oups mon commentaire est parti trop vite ^^
    Je m’interroge aussi sur notre impact écologique, je fais super attention au quotidien à réduire mon impact écologique (moins de déchets, pas de voiture, j’achète des produits locaux, bios etc…), mais par contre, je ne suis pas prête à renoncer à prendre l’avion alors que tous mes efforts du quotidien sont une poussière au niveau de mon bilan carbone par rapport au fait de ne prendre ne serait-ce qu’une fois l’avion dans l’année… est-ce que ce n’est pas complètement hypocrite ça aussi ?
    Comme toi, je me déculpabilise en me disant que j’essaye d’adopter une façon de voyager responsable, en évitant le côté « voyeur » et « visite au zoo » que peuvent avoir certaines personnes, en m’adaptant au contexte, en restant discrète, humble, en évitant de profiter de l’hospitalité des gens, en offrant ce que je peux, mais bon, ça ressemble quand même à des pansements que l’on colle sur de grosses plaies…

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    1. salut marie, je trouve tes deux commentaire bien plus interessant que mon texte en soi. je crois que nous sommes nombreux à nous intéréssés sur les finalités du voyage. Pourquoi partons nous? pourquoi est ce nécessaire. Je pense que la vraie réponse c’est vivre autre chose et avoir une coupure. finalement ce n’est pas tellement le voyage en lui meme ou l’ailleurs. C’est plus etre ailleurs et un voyage initiatique!!

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  8. J’ai adoré lire ton texte parce qu’il rejoint ceux qui m’ont fait adorer ton blog. Il est différent, très différent d’un point de vue contenu de ce que tu as l’habitude d’écrire, je pense notamment à ton article « nous sommes une génération qui voyage » et là je me demande est ce que ce ressenti que tu véhicules aujourd’hui que je qualifierai d’un peu blasé nous vient quand on voyage beaucoup? Je ne juge pas, je pose la question sérieusement. Moi aussi ça m’est déjà arrivé, par exemple lors de ma visite à Rome, je n’ai pas eu de coup de coeur. Peut être était ce du à la foule immense, aux graffitis qui défigurent la ville par endroits ou tout simplement pour avoir vu d’autres villes qui m’ont impressionné bien davantage, je pense notamment à Florence.
    Sinon je suis d’accord avec toi, nous sommes un peu dans le déni des mauvais côtés ou de toutes les choses négatives qui peuvent nous arriver, nous les refoulons pour garder uniquement le meilleur de notre voyage. Est ce parce que nous avons toujours l’impression que le meilleur est ailleurs, loin de notre routine et de notre quotidien? Je ne saurai dire. Nous souhaitons nous raccrocher à ce côté merveilleux peut être parce que nous sommes des amoureux farouches du voyage assoiffés de liberté et d’ailleurs.
    Les instagrameuses dont tu parles, je ne sais même pas comment les qualifier, hormis de superficielles 🙂 Et moi aussi j’ai horreur qu’on dise j’ai fait cette destination, où j’ai fait tel endroit comme une course effrénée aux chiffres pour avoir fait le maximum de choses, de villes, de pays sans prendre le temps de les vivre de les savourer.
    Je te rejoins également sur ce que tu penses des réseaux sociaux même s’ils ne sont pas tous semblables, sur twitter les choses sont un peu différentes, il y a plusieurs blogueurs intéressants.
    Voila mon humble avis. Sinon continue d’écrire et à nous surprendre avec des textes comme ça qui font la différence.
    Tu as été l’une de mes grandes inspirations pour que je me lance à mon tour dans l’expérience blog de voyage.
    Lamiae
    https://pourlamourduvoyage.com/

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    1. oh merci c ‘est vraiment très touchant… en réalité je n’ai pas grand chose d ‘inspirant c est juste quelque chose que tu as en toi et je t’encourage… je pense que mon texte, si je dois etre franche avec moi meme ,surtout sur l’habituation au merveilleux se produit lorsque que l’on a cette possibilité de voyager beaucoup. un peu comme un enfant gaté pourri pour qui noel arrive plusieurs fois dans l’année… le voyage perd de son carractère sacré… mais je suis sure que lorsque l’on en prend conscience cela nous mène vers autre chose de plus profond encore… merci pour tes encouragements et à très vite!! ah oui je vais m’intéresser à twitter d’un peu plus prés…

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  9. Cela fait bien 4 fois que je repasse sur cette page, mais tout à été dit par toi d’abord, puis chacun des lecteurs. Si je peux ajouter mon grain de sel, je dirais que je n’ai aucun complexe à voyager, la seule chose qui m’importe c’est le respect envers les autochtones et leur culture. Rester discrète en toutes circonstances, mais participer quand j’y suis invitée. Sinon je pense qu’un voyage est une entreprise très personnelle ds la mesure où nous avons tous une bonne raison de le faire dans un endroit précis. Tout dire (ou montrer) d’un séjour ? Je ne pense pas que « tout » soit interessant pour ceux qui ne l’ont pas fait et qui ne feront que lire. Sauf s’il s’agit d’un documentaire sur lequel on se basera pour un départ.
    Bonne soirée !!!

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      1. Je me posais déjà ces questions, mais en les occultant. Donc, oui je me rends bien compte qu’il y a un espèce de voile illusoire et collectif sur le voyage, qui en soi n’en reste pas moins l’une des plus belles choses qui existe sur terre 🙂

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  10. Merci pour cet article !! Tu arrives à mettre des mots sur des choses que nous sommes beaucoup à ressentir je pense mais qu’il est parfois difficile d’admettre ou de se faire comprendre. Merci d’avoir fait cet exercice personnel, d’avoir le courage de le publier et de pointer le doigt sur ces vérités !

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  11. Ton article est intéressant. Je te comprends tout à fait sur le principe de la colonisation…. c’est un sujet délicat que tu as su développé. Concernant, Instagram, c’est une catastrophe en effet. Pour moi, le voyage est avant tout la découverte (de soi, des autres, de ce à quoi nous sommes attachés également….). C’est aussi un moyen de mieux savoir ce dont on a besoin réellement dans nos vies. Et je crois que chaque personne rencontrait sur nos chemins nous apportent quelque chose. Elles peuvent même nous rendre meilleur.
    À la fin d’un voyage long, on a changé, on a évolué. On est différent… des fois, on ne se retrouve plus auprès de ses proches, ça peut arriver….
    J’ai écrit un article très court sur le sujet, aujourd’hui. Il est difficile de condenser des annees de voyages en un article. Pour revenir sur le Sénégal, c’est très particulier. Si tu es allée à Dakar, les rapports sont totalement différents avec les Sénégalais que si tu te retrouves en Casamance. Cette partie là du Sénégal m’a laissé une empreinte indélébile sur la chance que j’ai d’être en France… j’étais très jeune et cela m’a particulièrement marquée.
    Bref, ce serait très long de développer chaque points. 🙂
    À bientôt, très bel article en tout cas! Tu as bien montré l’envers du décor !

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    1. merci pour ce commentaire hyper interessant!! ce serait cool que tu mettes en lien ton article comme ça on pourrait tous le lire!! tu developpe des idées poussées et approndies sur le voyage qui merite d’etre developpées!! j ai hate de lire ton article bonne soirée!

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  12. Merci encore à toi pour ce retour qui m’apporte beaucoup de joie. Je pense en effet que je ne développe pas assez le domaine du voyage sur mon blog… en croyant que je perdrais les gens… car je suis comme ça, toujours attirée par pleins de choses. 😉
    J’espère que mon article t’a plu, n’hésites pas à y laisser ton point de vue pour la question finale. 🙂
    A très bientôt
    Voici le lien :
    https://foodartsansblabla.wordpress.com/2018/05/18/ode-au-voyages-ode-to-trip/

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  13. Merci pour cet article 🙂 ! Le point qui m’a le plus marqué et que j’ai le plus ressenti lors de cette année en Asie pour mes études, c’est celui de voir les gens valider une bucket list des endroits à visiter, sans forcément prendre le temps d’apprécier réellement l’endroit où il se trouve, de valider en quelque sorte les endroits à voir.

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      1. déjà je trouve qu’il faut arrêter de stigmatiser les réseaux sociaux… c’est un moyen de partage merveilleux, il suffit de suivre les bonnes personnes et pas les autres. ensuite, en ce qui me concerne, je n’ai jamais été blasée ou « habituée au merveilleux » après peut-être que je n’en suis tout simplement pas encore à ce stade haha. et puis enfin, je suis d’accord avec le fait qu’il y ait désormais une vraie économie du voyage, mais c’est justement elle qui rend le voyage accessible à tous donc ce n’est pas qu’une mauvaise chose. aujourd’hui n’importe qui peut voyager à petit budget c’est génial je trouve c’est juste dommage que certaines personnes ne s’en rendent pas compte. voilà haha mais sinon c’est super d’avoir fait un article comme ça vraiment !

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  14. Bonjour à vous,

    Aussi étrange que cela puisse paraître, je n’aime pas voyager. L’idée de faire un sac m’inquiète. Bien sûr, j’ai fait comme beaucoup, j’ai pris le train ou l’avion pour suivre des amis, rejoindre de la famille ou répondre à une demande professionnelle, mais ce fut le plus souvent subi même si au résultat j’ai souvent apprécié de découvrir de nouvelles contrées. Votre article est des plus pertinent et très révélateur. Cela permet de voir les choses de l’autre du côté du miroir.
    Bien à vous
    Franz

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  15. J’aime autant raconter mes mésaventures de voyages que mes bons souvenirs. Après tout, les mauvaises expériences font aussi partie du dépaysement et l’on en rit après. Et surtout, on apprend plus de ses erreurs que de ses succès…

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    1. Complètement d’accord …après le problème des récits de voyages c’est qu’ils sont censés vendre du rêve et ainsi transmette un certain souffle… on pense toujours qu’en dissimulant une part de réel on transmet quelque chose de plus fort…or c’est faux 😊

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  16. Salut
    Merci de dire tout haut ce que l’on ressent tous. J’ai adoré lire chaque paragraphe et me dire : oui ça aussi c’est vrai !
    Je pense qu’il est important de réfléchir à notre façon de voyager en commençant par pourquoi voyage t’on réellement. Je fais partie des gens qui passent une partie de l’année à rêver de voyage et l’autre à les vivre. Je n’ai jamais souhaiter partir en tour du monde ou même 3 mois, cela ne me dit pas … chacun doit trouver son truc et laisser les autres faire leurs choix.
    Mon voyage est composé de plusieurs phases que j’aime : la préparation (repérage, lecture, apprentissages), le voyage en lui même avec les bons et mauvais moments même si en relativisant on se dit qu’il y q toujours du positif en toute situation, et enfin le partage d’expérience. J’ai créé mon blog pour partager en toute honnêteté mes voyages et je suis honnête : quand j’aime je le dis, quand je n’aime pas aussi et je pousse des coups de gueule quand des situations me heurtent.
    Bref je ne vais pas poursuivre mais merci en tout cas !

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